COMITE DE SOUTIEN DES NEXANS

ARTICLE DE L'UNION DU 16 MARS 2011

La bataille n'est pas finie pour le blog des Nexans

Publié le mercredi 16 mars 2011 à 11H00

Didier Mahu et Ghislain Alliaume ne comptent pas arrêter le blog.

Didier Mahu et Ghislain Alliaume ne comptent pas arrêter le blog.

CHAUNY (Aisne) Créé il y a un an et demi, un blog retrace l'épopée des Nexans,  des manifs au démantèlement de l'usine.  Une façon de perpétuer  la mémoire du site tout  en soulignant  la colère encore présente.

AU départ, ce devait être un lieu de solidarité et de soutien aux salariés de Nexans licenciés. Au final, le blog de soutien est devenu un lien indispensable pour les 220 salariés, avec photos, textes et vidéos, permettant à chacun de garder le contact. « Au début, c'était les manifs, le combat que nous menions sur le terrain. Aujourd'hui, c'est l'histoire du site et son démantèlement, machine par machine, morceau par morceau qui est raconté », annoncent Didier Mahu et Ghislain Alliaume, les deux créateurs de 14-18 Nexans le journal. 14-18 font référence à la Première Guerre mondiale période qu'affectionne Didier et puis Nexans et journal parlent d'eux-mêmes. « C'était notre guerre, notre combat. »
Plus d'un an après la fin des « hostilités », le portail est toujours actif. En moyenne, soixante-dix visites sont enregistrées les jours de semaines et cent cinquante, le week-end. Depuis son ouverture, 35 000 visites ont été recensées. « Pour nous, c'est une forme de reconnaissance, un encouragement à poursuivre pour raconter le site, ce qu'il était avant nous, avec nous et ce qu'il sera après », indiquent les deux hommes.


Pincement au cœur


Ces pages de photos et de textes permettent à beaucoup de garder le lien avec une réalité qui était la leur, il y a encore un an. « Certains ne veulent plus remettre les pieds à l'usine ça leur fait trop mal au cœur. Il faut dire que tout est vide, tout a été enlevé et certaines machines ont été découpées au chalumeau, c'est dur de voir ça, quand même, surtout lorsque l'on a travaillé dans l'atelier pendant plus de 20 ans », ajoute Didier Mahu.
Derrière cette nostalgie, il y a, aussi, une certaine rage qui est encore palpable. Dans ces moments-là, le blog devient un moyen de se lâcher un peu. « Tout cela restera une blessure car nous avions du boulot, et des machines sont parties dans d'autres usines, s'ajoutant à la production existante. Ce qu'ils font à Lens, en Norvège ou en Angleterre, nous aurions pu le faire. Le blog, c'est aussi pour dire que nous ne pouvons rester silencieux après tout ça », reprend Ghislain.


Les deux hommes sont conscients que les heures passées devant leur ordinateur sont utiles à d'autres qui, comme eux, s'accrochent aux souvenirs, faute d'une réalité toute rose.
Si le site est encore fréquenté, Didier a remarqué que les commentaires sont moins nombreux, « ce n'est pas que ça me manque mais les commentaires nous encouragent ».
Commentaires ou pas, les deux hommes comptent bien poursuivre leur œuvre d'autant qu'il leur reste de quoi alimenter le blog pendant plusieurs mois encore.
Samuel PARGNEAUX
spargneaux@journal-lunion.fr



16/03/2011
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